Expositions



Un vent d’avance

Makiko Fuirichi 

Exposition personnelle à la Galerie du Canon, 
Métropole Toulon Provence Méditerranée
Curation Julien Carbone • Le Port des Créateurs

17 mai 20 septembre 2025

Ouvert du mardi ou samedi  de 11h30 à 18h30 

Vernissage le 16 mai à 18h

Dossier de Presse

Un souffle traverse l’exposition. Il ne s’impose pas, il passe, fragile, sinueux, parfois insaisissable, mais une fois entré, il ne vous quitte plus. C’est un souffle ancien, fait de récits effacés, d’objets abandonnés, de figures glissées hors du cadre. Un souffle porté par les Yôkai, ces esprits troubles et joueurs du folklore japonais, qui surgissent ici dans une parade étrange, oscillant entre le sacré et l’ordinaire, entre la mémoire et la métamorphose.
Makiko Furuichi n’en fait pas des personnages. Elle les laisse apparaître. Sous ses pinceaux, les Yôkai ne sont ni sages, ni spectaculaires : ils dérivent. Ils traversent le papier, les murs, les volumes, sans chercher à s’expliquer. Leur présence ne répond à aucun ordre. Elle flotte. Elle insiste doucement, comme une pensée qu’on croyait oubliée et qui revient, insistante, au creux de l’intuition.

Aquarelles, gravures, drapés suspendus, formes gonflables, fresques murales : rien ici n’est figé, rien ne se laisse capturer d’un seul regard. L’exposition respire à son propre rythme, fait de lenteur, de dérive, de repli parfois. Le Mikoshi, sanctuaire japonais traditionnellement porté en procession, devient ici une sorte d’autel vacillant pour objets en fuite, mémoire collective d’un monde où le sacré a été relégué aux marges du plastique et de l’oubli.

Par endroits, des regards. D’animaux, de créatures peut-être, dont on ne sait s’ils sont réels ou imaginés. Ils ne nous fixent pas vraiment. Ils sont là, calmes, témoins d’un monde qu’on a cessé d’écouter. Ce n’est pas un jugement qu’ils portent, mais une présence. Quelque chose qui nous replace, modestement, dans l’immense réseau du vivant.

Le travail de Makiko Furuichi n’explique pas. Il ne cherche pas la démonstration, ni la résolution. Il laisse les choses ouvertes. Il suggère que les objets ont une mémoire, que les formes ont une vie, que le silence est parfois plus parlant que le discours. Il propose, avec tendresse et exigence, une attention nouvelle à ce qui résiste au visible : l’informe, le déplacé, l’effacé.

Un vent d’avance, ce n’est pas une direction. C’est un souffle qui précède. Ce qui précède le geste, ce qui précède même la forme. Ce moment fragile, presque imperceptible, où quelque chose bouge, en soi, autour de soi, sans encore avoir de nom. Une invitation, peut-être, à prêter attention à ce qui persiste en marge, dans le murmure, dans le tremblement, dans l’attente.

Texte de Julien Carbone









 

À l'occasion de cette exposition, 50 exemplaires de l'oeuvre intitulée Naissance de Makiko Furuichi sont disponibles à la vente. 

Une impression à encre pigmentaire, numérotée et signée par l'artiste.

En vente au Port des Créateurs



©
Makiko Furuichi

Le Port des Créateurs
Place des Savonnières
83000 Toulon
04 94 63 65 39 39
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